Emploi des seniors : une réunion cruciale avant la nouvelle réforme de l'assurance chômage

par Y.R. avec AFP
Publié le 8 avril 2024 à 8h15

Source : Bonjour !

Les partenaires sociaux se retrouvent, lundi, pour une ultime séance de négociations autour de l'assurance chômage et notamment l'emploi des séniors.
Le gouvernement a promis de reprendre le texte, en cas d'accord entre les syndicats et le patronat, pour l'inscrire dans son projet de loi attendu à l'automne.
Mais les discussions achoppent sur plusieurs points.

Les négociations devraient s'étaler jusque tard dans la nuit. Syndicats et patronat se retrouvent, lundi 8 avril, pour un ultime round de négociations. Une réunion de la dernière chance pour espérer aboutir à un accord sur la "vie au travail" et l'emploi des seniors, avant le lancement d'une nouvelle réforme de l'assurance chômage annoncée par le Premier ministre, Gabriel Attal, le 27 mars sur TF1.

La semaine passée, les organisations patronales ont soumis une deuxième version du projet d'accord qui servira de base aux négociations, qui pourraient se prolonger dans la nuit de lundi à mardi. Si les partenaires sociaux parviennent à un accord, l'exécutif s'est engagé à transcrire dans la loi ce texte, qui doit augmenter le taux d'emploi des seniors. À ce stade, l'issue des discussions est toutefois plus qu'incertaine.

Le dialogue social sur l'emploi et les conditions de travail des seniors sera obligatoire dans les entreprises à partir de 300 salariés. Le patronat avait fixé le seuil initial à plus de 10.00.

On n'y est pas du tout
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT

"On n'y est pas du tout", a réagi dans un entretien au Monde la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, qui ne voit dans le projet "aucune mesure qui tire les conséquences de la réforme des retraites". "La CFDT attend que le patronat bouge vraiment afin que le passage (de la retraite) à 64 ans ne dégrade pas plus les conditions de travail", a déclaré à l'AFP le négociateur de la CFDT, Yvan Ricordeau. 

Avec ce texte, "le salarié aura moins de droits qu'il en a actuellement", a estimé son homologue de la CFTC, Eric Courpotin. Le projet patronal donne "plus de lisibilité pour l'entreprise et moins de droits pour les salariés", a jugé, pour sa part, Jean-François Foucard, de la CFE-CGC.

Le Cetu absent du texte patronal

Le Compte épargne temps universel (Cetu), promu par la CFDT, mais rejeté par le Medef et la CPME, est absent du texte patronal. Il pourrait toutefois faire l'objet d'une négociation séparée à l'initiative de l'Union des entreprises de proximité (U2P), qui représente artisans, professions libérales et commerçants, selon qui il peut améliorer l'attractivité des très petites entreprises.

Après la négociation qui s'achève lundi, les syndicats signataires de la convention d'assurance chômage de novembre dernier (CFDT, FO et CFTC) et les trois organisations patronales doivent signer "avant le 15 avril" un avenant sur l'indemnisation des seniors. Il s'agit de relever de deux ans les limites d'âge pour bénéficier d'une indemnisation plus longue, ouvrant la voie à la validation de l'accord paritaire par le gouvernement.

Mais cette convention devrait vite être obsolète puisque Gabriel Attal a déjà annoncé une nouvelle réforme de l'assurance chômage "en 2024", malgré l'hostilité d'une partie du camp présidentiel et celle des syndicats. Le locataire de Matignon souhaite un modèle social plus "incitatif" au retour à l'emploi en durcissant encore les conditions d'indemnisation des chômeurs.


Y.R. avec AFP

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